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New Farmer est une exposition pho­tographique qui examine les relations complexes entre l’imagerie agricole, la propagande historique et les tech­nolo­gies numériques contemporaines.

Cette série d’images débute par ce qui semble être d’au­then­tiques pho­togra­phies doc­u­men­taires des années 1960 célébrant les triomphes de la révolution verte – agricul­teurs satisfaits utilisant des machines modernes, champs immaculés et récoltes abondantes. Cependant, à mesure que le spectateur progresse dans l’ex­po­si­tion, les images révèlent leur nature arti­fi­cielle, s’avérant être entièrement générées par intelligence artificielle.

La progression subtile de scènes apparemment historiques vers des représen­ta­tions de plus en plus sur­réal­istes – légumes démesurés, machines impossibles, paysages agricoles fan­tas­tiques – crée une tension visuelle qui remet en question notre lecture des images. Cette trans­for­ma­tion graduelle permet à l’artiste d’établir un parallèle saisissant entre la propagande agricole historique et les pos­si­bil­ités de manip­u­la­tion visuelle offertes par l’IA contemporaine.

New Farmer opère une double critique : d’une part, l’œuvre interroge le récit sélectif qui a entouré la révolution verte (1960 – 1990), générale­ment présentée à travers des images soigneuse­ment choisies occultant les con­séquences négatives comme la perte de bio­di­ver­sité ou l’impact envi­ron­nemen­tal des monocultures.

D’autre part, l’u­til­i­sa­tion délibérée de l’IA pour créer ces pseudo-documents historiques questionne notre rapport aux images à l’ère numérique. En brouillant inten­tion­nelle­ment la frontière entre document authentique et création arti­fi­cielle, Eesly nous invite à développer un regard plus critique face au flux constant d’images auquel nous sommes exposés.

À travers ses com­po­si­tions à l’humour subtil et aux artifices de plus en plus manifestes, New Farmer nous encourage à interroger non seulement les récits simplifiés du progrès agricole, mais aussi notre propre relation avec les médias visuels con­tem­po­rains. L’œuvre nous incite également à questionner notre rapport à la production et à la con­som­ma­tion des produits naturels, remettant en cause les systèmes agricoles industriels et nos habitudes ali­men­taires qui en découlent. Elle nous rappelle que les compétences nécessaires pour décoder la propagande historique – questionner les sources, considérer les omissions, examiner le contexte – sont plus essen­tielles que jamais dans notre monde saturé d’images générées par intelligence artificielle.

Bruce Eesly, New Farmer est présentée dans au sein de l’ex­po­si­tion Hybrid Futures: Rhizomes, Meshworks & Alter-Ecologies, organisée et produite par Elektron.
Com­mis­saires d’ex­po­si­tion : Vincent Crapon & Françoise Poos.
Cette présen­ta­tion s’intègre aussi au programme du festival European Month of Photography Luxembourg. 

Bruce Eesly
New Farmer, 2023
Impression digitale sur toile
Avec l’aimable autori­sa­tion de l’artiste
Presentée par Elektron de le cadre du mois européen de la pho­togra­phie (EMOP)

Centre Mercure

12 Rue de l'Alzette
L-4010 Esch-sur-Alzette

Tous les jours 09:00 – 22:00 

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