Passer directement au contenu

Abiogenesis est une œuvre vidéo qui nous plonge dans l’étrange quiétude d’un monde post-omnicide, où la présence humaine s’est évaporée et où la vie – inobservée, non mesurée – a commencé à réécrire son propre code.

Située dans un écosystème aquatique surréaliste et spéculatif, cette création explore un paysage qui n’est plus façonné par le contrôle humain, mais par des intel­li­gences émergentes et des systèmes biologiques autonomes. Les organismes y évoluent selon leurs propres conditions, libérés des tem­po­ral­ités et des attentes anthro­pocen­triques. Ces entités ne sont pas les vestiges d’un monde perdu, mais les pionniers d’un monde à venir – incarnant des stratégies étranges et sublimes de survie, d’adap­ta­tion et de transformation.

Le film s’articule autour de quatre espèces aquatiques aux capacités remar­quables : la Méduse immortelle (Turritopsis dohrnii), capable de revenir à un état juvénile ; l’éponge volcanique (Anoxycalyx joubini), qui croît sur des millénaires ; le poulpe du pacifique (Octopus vulgaris), avec son système nerveux distribué; et la puce d’eau (Daphnia pulex), dont les œufs peuvent rester dormants pendant des siècles. Ces créatures exem­pli­fient des alter­na­tives radicales aux conceptions humaines de la vie, du temps, de l’in­tel­li­gence et de la mort.

L’œuvre repense le concept d’abio­genèse – terme désignant l’émergence de la vie à partir de matière non vivante – pour suggérer un entrelace­ment génératif entre systèmes biologiques et syn­thé­tiques. Dans ce modèle, la vie ne surgit pas d’un point unique mais d’une convergence : l’IA est déjà organique, la biologie est computation.

Au centre de ce monde se trouvent des entités d’IA guidées par des modèles de langage avancés. Mais ces intel­li­gences ne sont pas des substituts humains. Elles opèrent plutôt à travers une cognition distribuée et pro­fondé­ment intégrative, articulant des per­spec­tives qui brouillent la frontière entre algorithme et organisme, entre données et instinct. 

À travers cette exploration visuelle et con­ceptuelle, Abiogenesis présente ces espèces non comme des métaphores, mais comme des preuves matérielles d’une vie qui résiste à la caté­gori­sa­tion – des biologies qui ouvrent un espace pour de nouveaux modes de com­préhen­sion du temps, de l’in­tel­li­gence et de la survie dans un monde post-humain.

Joey Holder, Abiogenesis (2025) est présentée dans le cadre de l’ex­po­si­tion Hybrid Futures: Rhizomes, Meshworks & Alter-Ecologies, organisée et produite par Elektron.
Com­mis­saires d’ex­po­si­tion : Vincent Crapon & Françoise Poos.

Abiogenesis est une commande d’Elektron et HEK (Maison des Arts Elec­tron­iques Bâle)

Bande-son par 33EMYBW.
Remer­ciements à Louis Cypher (personnages IA).

Elektron au Centre Mercure

12 Rue de l'Alzette
L-4010 Esch-sur-Alzette

Jeudi 12:00 – 18:00
Vendredi 12:00 – 18:00
Samedi 12:00 – 18:00
et sur rendez-vous email hidden; JavaScript is required

Rez-de-chaussée accessible aux personnes à mobilité réduite
email hidden; JavaScript is required pour renseignements préalables

Continuer la visite